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       I n t r o d u c t i o n

  LES LIMITES DU LANGAGE PHILOSOPHIQUE            ET DES SAVOIRS TRADITIONNELS.

 

            Finalité particulière de la Philosophie générale.

 

Le nom même de  philosophie  laisse  entendre  qu'elle  n'est pas une fin en soi. Socrate, avec  son  bon  sens  "harcelant", disait alors que le philosophe ne  peut  posséder  la  sagesse

puisque "philosophe"  veut dire qui aime ou qui recherche la sagesse.

 

Aujourd'hui que la philosophie s'est divisée en branches,  les diverses disciplines qui la constituent ont gardé ce caractère de n'être pas des fins en soi. La logique  ne  devient  féconde qu'en  se  heurtant  aux  illogismes  de  l'existence  réelle.  Le principe d'identité, en soi pure tautologie, ne devient pensée réelle  que  devant  une  existence  contradictoire  ou  même changeante.

 

La Philosophie des sciences ne nous fait  rien  connaître  par elle-même, et par elle-même  ne  nous  donne  ainsi  aucune puissance d'agir.  Son aboutissement est dans le laboratoire du savant et le chantier de  l'ingénieur.  L'Esthétique  en  soi, ne contient rien de beau.  Sa  fin,  son  accomplissement  est dans la création et le jugement artistique. La Morale comme telle, n'a aucun contenu moral.  Elle ne  le  trouve  que  dans l'activité d'un homme vivant.

 

Ainsi,   dans  ces  trois  exemples  :  Philosophie  scientifique, esthétique  et  morale,  il  est  clair  pour  chacun,  que  nous sommes en présence de langages spéciaux  dirigés  vers  des fins  "autres"  que  verbales.   Ces  trois  grandes  formes  du "Discours Philosophique" réclament  pour  s'accomplir  trois sortes  d'actes  humains. Actes,  non  plus  simples  discours, mais où corps et pensées sont à la fois engagés.

 

                                                                  Euromarkt

 

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     T h è m e s    d u    C a f é   Ph i l o...

Le Café Philo a lieu tous les dimanches de 18 h à 20 h au 50 bd de la Bastille.

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L'ARTISTE DONNE-T-IL QUELQUE CHOSE ?

DEFINITIONS

 

Au sens grec (tèckne) l'art est, selon Aristote,  une activité qui produit quelque chose qui s'ajoute à la nature,  une habiliité acquise  par  apprentissage,  sur des connaissances empiriques (Art de la Physique).  Etymologiquement, renvoie donc à l'idée de s'avoir faire.

 

L'artiste  est  un  individu  faisant  " oeuvre ", cultivant  ou  maîtrisant  un  " art ", un " savoir ", une " technique ", et dont on remarque entre autres,  la créativité, l'originalité de sa production ou même de ses gestes.  Ses  oeuvres  sont  source d'émotion, de sentiment, de réflexion, de spiritualité, ou de transcendance.

 

Pour d'autres, l'artiste est quelqu'un qui voit mieux que les autres.

 

Dans le langage courant " l'artiste " est parfois  considéré  comme  rebelle,  fou, marginal,  rêveur,  quelque peu à côté de ses pompes...

 

Pour le distinguer de l'artisan on parlera (dès le XVIII ième siècle) d'une personne qui possède un savoir-faire appartenant aux Beaux-Arts... 

 

Quels sont les arts ?

 

La peinture, le dessin, la musique, l'écriture, la danse, le chant,  et  aussi  la sculpture ; mais que dire de l'ébénisterie,  la ferronnerie,  l'architecture,  ce sont des formes d'art... sans parler du septième art.

 

Il est difficile de faire la différence entre artiste et artisan,  car tout artisan est en soi un artiste.     

 

 

                               L E S    P H I L O S O P H E S 

 

Essentiellement BERGSON. 

 

Pour lui,  c'est la façon de percevoir les choses qui différencie l'artiste du vulgum pecus : "Qu'est-ce que l'artiste ?  C'est un homme qui voit mieux  que  les  autres car il regarde la réalité nue et sans voiles. Voir avec avec les yeux du peintre c'est voir  mieux  que  le  commun  des  mortels.  Lorsque  nous  regardons  un  objet, d'habitude nous ne le voyons pas,  parce que  ce  que  nous  voyons, ce  sont  les conventions interposées entre l'objet et nous ; ce que nous voyons, ce  sont  des signes conventionnels qui nous permettent alors de reconnaître l'objet  et  de  le distinguer pratiquement d'un autre, ,pour la commodité de la vie.  Mais celui qui mettra le feu à toutes ces conventions,  celui qui méprisera l'usage pratique et la commodité de la vie, et s'efforcera  de  voir  directe ment  la  réalité  même  entre elle et lui, celui-là sera un artiste."

 

Bergson oppose la  "vision"  de  l'artiste  au  "regard"  des  "humains  ordinaires" pour qui les conclusions pratiques s'interposent entre "l'objet" et nous.  L'artiste, lui,  "voit"  mieux,  car  il  est  débarrassé  de  ces  conventions  des  "préjugés" ... Il entre en contact "direct"  avec  "la  réalité".  Il  atteint  ainsi  l'objet  tel  qu'il  est réellement dans son essence.

 

Dans sa propre définition de l'artiste,   Bergson ne se réfère jamais  aux  notions de  création, de  sentiment,  d'émotion,  d'oeuvre,  de production,  d'invention et

d'imagination.  Il pose ainsi pour unique critère  de  distinction  entre  l'artiste  et l'individu ordinaire, une différence dans la perception. Mais en fait sentiments et émotions sont en soi une façon de percevoir.

 

"Lorsque  Bergson fait allusion à la reconnaissance de l'objet,  il pense aussi à la reconnaissance de l'art par la beauté de son expérience et de sa création".

 

On peut alors considérer qu'un  artiste  grâce  Ã   sa  folie  apparente,  lui permet justement de toucher la réalité moeux que personne.  Est-ce  que  dans  l'extase artistique la plus débridée, nous touchons au plus près, le réel "but" ?

 

Pour Bergson appartient par définition à "l'avenir".

 

 

Les thèses de PLATON sur l'artiste.

 

Selon Platon (République X) l'oeuvre occupe le troisième degré et cela Ã  partir du monde intelligible du "réel",  le degré intermédiaire étant occupé  par  le  monde matériel. En peignant (par exemple) des arbres matériels, lesquels ne sont que la "copie" dans le monde sensible de "l'idée de l'arbre",  l'artiste effectue une copie d'une copie qui nous éloigne de la vérité et du réel.

 

 

RIMBAUD déclare que "le poète doit se faire -Voyant- ".

 

Pour KANT,  l'objet en soi reste insaissisable,  parce  que  nous  ne  le  percevons toujours que de notre point de vu... "le trouble de la vision" est constitutionnel chez l'individu ordinaire comme chez l'artiste.

 

     EXEMPLES de tentatives de renouveau :

La tentative cubiste portée par Picasso et Bracque, ne cherche à représenter un objet simultanément sous tous ses angles,  c'est-à-dire "plus complétement", "plus réellement" que la peinture figurative classique.

* Les couleurs hallucinatoires classiques.

* Les chimères de Jérôme Bosch.

* L'impressionisme.

 

 

CONCLUSION

 

En fait, l'individu ordinaire voit des choses  le  côté  concret  Ã   savoir  son  utilité, l'usage que l'on peut en faire,  fait...  par exemple : une "table" sert à prendre les repas...  l'artiste, lui, y verra le côté  convivial de la communion...  comme  si  son regard passait au travers ou au-delà de l'objet...  il  donne ainsi  aux  choses  une dimension différente.

 

L'artiste a une sorte de "vision" spirituelle du concret, même  dans  l'art  figuratif, comme par exemple les tableaux des peintres portraitistes italiens ou flamands,

provoque une émotion indiscutable  bien  qu'elle  soit  totalement  figurative  (et

malgré la précision infini du détail) parce que leur peinture malgré les apparences reflète non seulement le corps et les formes de leur modèle, les plis du tissu, les dentelles... mais aussi leur âme...  c'est tout le talent,  tout  le  génie...  l'artiste transgresse le conventionnel... il dévoile ce que cache le "visible".

 

Dans l'art contemporain ou moderne, l'artiste peint ou écrit les choses comme il les ressent.

 

L'artiste ne voit pas forcément mieux, mais il apporte une  dimension  différente qui permet une certaine forme d'évasion.

 

Mais l'artiste peut aussi être dénonciateur d'abus, témoin d'exaction comme par exemple Guernica, ou les poètes dits "engagés", on pense à Neruda...

 

                                         Les artistes sont porteurs d'espoir.

                                                                            

 

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Le réel se réduit-il à ce que l'on perçoit ?

                          D é f i n i t i o n s

 

L E    R E E L .

 

C'est ce qui existe vraiment... ou qui a existé et  qui  s'oppose  au rêve et à l'illusion.

 

Quelque chose qui existe en soi, indépendemment de moi,  et qui m'envoie telle ou telle sensation perçue.

 

Le réel est considéré comme un concept objectif, absolu :

         " Soit ce quelque chose est réel... soit il ne l'est pas "

 

      * Le réel est concret, physique, visible ou invisible, capté par les cinq sens.

 

      * Le réel peut-il être visible et impalpable, ressenti de l'intérieur (sentiments, idées,pensée) ?

 

      * On oppose en général à cette réalité, l'apparence.

 

      * Mais l'apparence peut-elle être vrai... ?   On dira  :  un tel à l'air honnête.

 

      * La réalité peut-être fausse... ?   On dit que l'habit ne fait pas le moine.

 

 

P E R C E P T I O N .

   

P E R... ne veut pas dire à travers,  mais  "parfaitement",  et  aussi "complètement". 

 

...C E P T I O N a pour origine 'capere', c'est-à-dire 'prendre'.

 

La perception est donc ce que nous  captons  immédiatement  par les sens, ce qui nous apparaît de la réalité. (Par exemple je vous vois et j'ose espérer que vous n'êtes pas une illusion... encore que...)

 

On distinguera la perception que l'on se fait du monde  "extérieur" et la perception qui se fait en nous, dans notre "monde intérieur".

 

La perception permet d'accéder au REEL.

 

C'est grâce à la perception que la réalité  nous  apparaît,  et  le plus facile à percevoir c'est le concret.

 

      * Je me cogne à un pied de table et je me casse  un  orteil,  c'est concret ; la radio confirme la fracture,  la douleur me confirme que je me suis bien heurtée à quelque chose de palpable et de dur.  Ce n'était pas une apparence !

 

      * Quand on ouvre  les  yeux, la  réalité  des  choses  s'impose  Ã  nous.

 

      * Percevoir, c'est aussi pouvoir se faire une opinion.

 

 

COMMENT perçoit-on ?

 

      * Pour percevoir, un individu organise dans  son  esprit  -  selon certaines règles  -  la diversité des données perçues.  La perception se fait toujours du point de vue du sujet... Elle ne donne accès qu'à des connaissances subjectives...  ce qui n'exclut pas  qu'elle  donne accès à la connaissance ou à la vérité...

 

      * Prenons l'exemple de la vue : l'objet s'inscrit sur la rétine,  qui la transmet au cerveau,  qui interprète ce que l'oeil lui a transmis, il y a donc : identification, assimilation, interprétation,  en  quelque sorte une 'digestion'...

          -  soit par reconnaissance de ce que l'on a déjà vu,

          -  soit construction d'un élément  nouveau  que  l'on  assimile à sa manière à soi...

 

      * Nous percevons par les cinq sens...  donc ce que je "vois"... ce verre de bière...  je  l'interptète  aussi  par  rapport  Ã   la  palpation, l'odorat,  le bruit que l'objet  peut  Ã©mettre  si  je  tape  dessus, éventuellement son goût... Je sens, je respire, un courant d'air,  par ma peau, mes poumons...

 

      * Mais nous ne percevons pas que par les cinq sens  très  bien définis ; nous  percevons  aussi  par  tout  notre  corps,  tout  notre "être" : un air de musique nous fait danser.

 

      * La perception n'est pas un  acte  de  pensée,  de  souvenir  ou d'image, ni un signe, mais ce sera grâce à la pensée, le souvenir ou l'image, que la perception sera interprétée.

 

      * Nous percevons les choses dans leur environnement. Et nous avons la capacité de les "détacher" de leur environnement.

 

 

L E S    L I M I T E S .

 

      * La perception peut ne saisir qu'un aspect, qu'un profit,  qu'un côté de la chose.

 

      * Notre vision bute contre les murs, se bornant Ã  l'horizon...Ce qui s'étend au-delà d'une certaine distance, se distingue  de moins en moins, au fur et à mesure de l'éloignement d'autant plus s'il y a de la brume...

 

      * La réalité peut être  D E F O R M E E :

      -- Exemple classique du bâton bien rectiligne, plongé dans l'eau et qui paraît être une ligne brisée....  les  sens  peuvent  donc  nous

tromper et déformer le réel. 

      -- Le soleil "semble" tourner autour de la Terre.

      -- L'arc-en-ciel nous prouve que la lumière n'est pas blanche.

      -- Les OVNI.... une réalité  qui  nous  Ã©chappe.... ininterprétable dans le cadre de nos connaissances actuelles ! 

      -- Les malvoyants et les malentendants perçoivent tout à fait différemment de nous et perçoivent beaucoup plus de choses que nous.

 

INTERPRETATION de ce que les sens nous transmettent.

 

Donc ce que l'on perçoit, par  les  différents  sens, est  transmis  au cerveau, qui en fait son INTERPRETATION...

 

Il y a les risques d'erreur :

  

      * On voit des étoiles dont on sait qu'elles n'existent plus...

 

      * Comment être certain que notre interprétation est la bonne?

 

      * Exemple évident des témoignages qui sont souvent différents ou contradictoires... pour une même scène de vue.

 

      * N'y a-t-il pas d'autres interprétations possibles ?

 

      * Y a-t-il plusieurs réalités ? Plusieurs vérités ?

 

On peut interpréter par déduction : la  présence  de  fumée  laisse supposer qu'il y a le feu...,   le roseau qui plie,  les feuilles du chêne qui s'agitent sous la force du vent... 

 

Il y a les mauvaises perceptions :

-- Les troubles sensoriels d'origine physique ou psychique.

-- Percevoir par rapport à ce que l'on croit, c'est l'obscurantisme. 

-- Prendre ses désirs pour des réalités... serait plutôt de la naïveté.

-- Percevoir sans aucune objectivité cela relève de la mauvaise foi.

-- Ou tout simplement être sous  influence  aveugle... incapable  de discernement personnel... c'est de l'addiction.

 

 

HALLUCINATION du domaine de la pathologie c'est une psychose

 

Nous ne faisons que la citer pour dire qu'elle est différente de la mauvaise perception, c'est une fausse représentation mentale, que l'on aurait tort de prendre pour une perception, c'est un peu "le comble de l'illusion" !

 

 

Que faire des SENTIMENTS, c'est-à-dire notre sensibilité intérieure

  

 * Sentiments, idées, pensées, tout cela est bien réel,  et pourtant ne se voit pas.

-- Une peine de coeur fait souffrir dans son corps...  On pleure, on a mal dans sa chair, autant que la fracture  d'un  orteil...  Ne  dit-on pas que le coeur "saigne"...

-- La perception en soi, elle, "n'éprouve rien" ;  elle  est  insensible et c'est la façon dont on la perçoit  qui  nous  fait  réagir  et  qui nous fait éprouver des ressentis.

 

 * Il existe donc un "monde EXTERIEUR" Ã  l'individu et un "monde INTERIEUR", et qui sont l'un  et  l'autre  bien  perçus  et  tout  aussi réels...  Ce monde intérieur représente une sensibilité  particulière, une  sorte de sixième sens...

 

 

                    QU'EN EST-IL DES ILLUSIONS, DES RÊVES ?

 

      * Comment être certain que nous ne sommes pas trompés par les apparences....  En effet, la réalité peut nous paraître déformée, sans pour autant nous tromper...  C'est une illusion d'optique et là,  nous  sommes  pas  dupes ! ...  La raison,  le raisonnement,  la science nous démontrent que la réalité est réalité, même si elle est perçue "différemment". Nous savons  par la raison, que le bâton est bien droit... On pourrait dire que  le  raisonnement  "redresse" le bâton.

 

      * La réalité est-elle objective ?  La perception  est-elle  le  reflet évident de la réalité extérieure ? L'interprétation que l'on fait est-elle subjective ?

 

      * Rappelons que les numéros de magie ne sont, bien souvent que des tromperies habiles de la part des magiciens.

 

     * L'illusion peut aussi nous entraîner vers le désenchantement : elle peut être décevante.

 

Voir, sentir, palper, goûter, entendre...   consistent à recevoir une information...  Percevoir, c'est lui attribuer  un  certain  sens, une certaine valeur.

 

      * Qu'elle est la part d'objectivité dans cette attribution ?

 

      * Percevoir une chose, est-ce croire ou penser qu'elle existe ?

 

      * En dormant, nous faisons des rêves,  nous  créons  des  rêves, (c'est tout de même une réalité)... mais le rêve  est  impalpable  car  il

s'évanouit facilement, et s'oublie souvent.

 

       * Le voyage sur la Lune, longtemps une fiction, est maintenant

une réalité !

 

      * Notre imagination nous entraîne dans un espace sans  limite, celui de l'ART...  C'est la création de romans de  fiction,  d'ouvrages d'art, de musique,  de peinture,  de poésie. Ce sont des réalités qui font rêver... 

 

 

          Tour d'horizon succinct de quelques philosophes.

 

POUR BERGSON :

 

" La perception est originairement dans les choses plutôt que dans l'esprit,  hors de nous plutôt qi'en nous ".  Mais la présence  en  soi, l'épreuve de soi,  est la condition sur laquelle l'accès à la réalité  ne serait pas. " La  perception  mesure  notre  action  possible  sur  les choses et inversement, l'action possible des choses sur nous ".

-- On perçoit que ce qui nous intéresse,  dans  le  cadre  de  l'action présente.

-- Donc, nous ne percevons qu'une infime partie de la réalité.

-- On en rapprochera la "loi de l'intérêt" de Pierre Jamet.

    

POUR BERKLEY :

 

" Être,  c'est être perçu ".  On ne peut pas savoir la réelle essence des choses, mais seulement les idées et  les  sensations  que  nous donnent les choses...

 

POUR DESCARTES (et MALLEBRANCHE) : "Je pense donc je suis".

 

Descartes assimile la perception à une pensée de  l'intellect  sur  la perception sensorielle.

-- Les sens ne nous apportent aucune certitude. Ce que  je  perçois est médiatisé, pas mes sens...

-- En conséquence, suis-je sûr que ce que je perçois corresponde à la réalité ?

 

On peut douter de tout ce que  l'on  perçoit...  seule  la  pensée amène la preuve de notre existence... 

 

La sensation n'est qu'une impression...  (par exemple : je dis l'eau est tiède, le sac est lourd lorsque quelqu'un d'autre trouvera l'eau froide et le sac léger)...  La reconnaissance d'une chose est l'effet d'un acte et cet acte, immédiat,  est le fait de la pensée  (exemple du morceau de cire) : devant un morceau de cire Ã  l'état solide, consistant et de la cire fondue qui s'étale en flaque coulante, c'est bien l'entendement qui indique qu'il s'agit d'un même objet ayant la même propriété.

 

 

POUR EINSTEIN :

 

Tout ce que nous connaissons de  la  réalité  vient  de  l'expérience. Spontanément, pour nous, le réel est ce qui se voit , et aussi ce qui se  touche. "La  conscience  réfléchie"  nous  fait  alors  revenir  sur cette affirmation et pourrait nous  faire  appeler  réel  ce  qui  n'est qu'apparence.

 

 

POUR KANT :

 

Les sens ne trompent pas parce qu'ils ne  jugent  pas  du  tout.

Ce qui fait retomber l'erreur à la charge de l'entendement.

 

 

POUR PLATON :

 

Pour lui,  c'est la réalité matérielle  qu'il  faut  mettre  en  cause.  Le monde physique,  matériel,  n'est  qu'une  apparence...  Seules,  les idées sont réelles car elles sont  Ã©ternelles,  tandis  que  la  matière est corruptible. Ce qui  est  imparfait  et  qui  meure,  existe  moins que ce qui est parfait et qui demeure.  Les images ne sont que des copies qui sont elles-mêmes des  copies  imparfaites  d'une  réalité essentielle : "l'idée". (Allégorie de la caverne)

 

 

POUR SARTRE :

 

La perception n'est susceptible d'aucune  connaissance  intuitive : il donne l'exemple d'un tapis laineux,  rouge,  dont il ne voit qu'une face, même si sa conscience peut  en  prolonger  l'imagination...  et deviner  le dessous du tapis.

 

 

POUR MERLEAU PONTY

 

"Sentir, c'est savoir que l'on sent et savoir, c'est percevoir".

 

 

                                       C  O  N  C  L  U  S  I  O  N

 

Que serait l'existence  sans  la  perception  des  sens ?  Si  notre perception du réel est notre pain quotidien... le  réel  se  réduit-il  Ã  ce que l'on perçoit ?   Nous  pouvons  affirmer  que  la  perception

n'est pas que sens et sensation : elle est aussi conscience, elle est capable d'aller au-delà du réel visible.  Elle donne accès  Ã   d'autres connaissances. L'existence du vent est une certitude, bien qu'on ne le voit pas.  

 

La science elle-même nous prouve le rôle  de  la  perception  d'une façon concrète, par l'utilisation d'instruments de mesure, examens de laboratoires, microscope... Microscope sera  le  mot-clé  de  ma conclusion, puisque son invention permet de prouver qu'il y a bien un réel "invisible".

 

Avant le microscope... la réalité se limitait à ce  que  les  sens  seuls nous permettaient de voir...  Cet instrument étant de plus  en  plus sophistiqué, permet  alors  de  voir  de  plus  en  plus  petit...  Aux microscopes on peut  assimiler  aussi  les  télescopes  géants  des observatoires permettant de voir  de plus en plus loin...  Ainsi  les limites de la  perception  sont  repoussées  bien  au-delà  de  notre "petit monde" et notre petit sphère.

 

Le Dr Semmelweis (avant  Pasteur) a sacrifié sa vie  (au  sens  propre du terme),  pour prouver l'existence de  "toutes petites bêtes,  les microbes" auxquels la Faculté  de  Médecine  refusait  de  croire...

parce qu'elle ne les voyait pas !

 

Pour conclure, l'ART  ne  constitue-t-il  pas  le  moyen  d'étendre  le champ de nos perceptions...  et n'est-il pas une réponse possible à notre question, puisqu'il nous invite à percevoir  au-delà  du  réel et de percevoir le réel, autrement ?

 

 

 

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Une vérité peut-elle en contredire une autre ?

D E F I N I T I O N  

 

Vérité : Caractère de  ce qui est vrai. Adéquation entre la réalité et celui qui la pense.

 

Connaissance conforme à la réalité et aux faits tels qi'ils se sont passés.

 

La vérité devrait être Ã©vidente.

 

Le mot vérité entre dans de nombreuses expressions courantes :

      *  Dire à quelqu'un ses quatre vérités... c'est dire,  sans détour,  ce que l'on pense.   

      *  A la vérité... il est vrai que.  

      *  En vérité... assurément.

      *  Accent de vérité... sincérité.  A priori,  elle s'oppose dans  ce  cas, au mensonge et à la mauvaise foi.

      *  Oeuvre d'une grande vérité.

      *  Jurer de dire la vérité, toute la vérité.

      *  La vérité toute nue...

 

Mais il existe plusieurs vérités.

 

Les vérités de faits :

      *  Verité logique qui implique la déduction.

      *  Vérité objective qui implique l'observation.

      *  Vérité mathématique : " Il n'y a rien de plus objectif que les maths. "

          Gottleb Frege.

      *   On en rapproche les vétités universelles.

 

La vérité de raison

 Vérité de conviction par la démonstration, qui implique le raisonnement. 

 

 

D I S C U S S I O N

 

A priori la vérité est quelque chose d'incontestable,  d'absolu donc  qui  ne doit pas pouvoir  Ãªtre  contredite,  qui  est  confirmé  par  l'observation,  la connaissance... Mais tout cela à un temps donné.

 

Il ne faut pas confondre vérité et conviction...  la vérité étant Ã  priori un fait établi, tandis que la conviction est un sentiment.  

 

C E P E N D A N T

 

On a vu dans un des derniers "cafés philo", qu'un général d'Alexandre avait remarqué qu'une même chose pouvait être vrai  dans  un  pays,  et  ne  pas l'être dans un autre... ce qui introduit le scepticisme.

 

Une vérité objective ou logique,  peut l'être à une certaine époque,  et  avec le progrès de la science, être remis en question.

 

Pour nos ancêtres,  la "Terre plate" était une vérité évidente ;  ils en étaient convaincus.

 

On pourrait ainsi parler de vérité du moment et  cette  vérité-là  peut  Ãªtre, 

effectivement, contredite par une autre.

 

On ne peut pas passer sous  silence,  Arandello  " A chacun sa vérité "  ou M. Ponza qui prétend, avec de bons arguments, que sa belle-mère est folle et vice et versa... un des deux, forcément, est de mauvaise foi et ment.

 

 

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