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     La Sexualité est-elle

         une convention ? 

Dès l'instant où l'on reconnaît dès le début l'existence de l'inférence  sur  notre  reconnaissance  des  objets, des faits et de la création de nos informations,  on est obligé  de  répondre "oui".  La  réalité  de  la  sexualité comme toute autre impression sensorielle  ou  même cérébrale n'existe plus. Comment préciser sa position flutuante ?

 

Ce pourrait être en observant,  d'une part le corps,  et d'autre part  le  cerveau.  On  s'aperçoit  alors  qu'une impression  n'est sexuelle que parce que  l'on  décide qu'elle le soit. On peut serrer  la  main  d'un  clochard repoussant, sans penser que cela puisse  être  sexuel.

Sauf si, pour une raison ou une autre,  on veut que ce contact le devienne.

 

Ce serait donc le cerveau qui  commanderait,  poussé par le mélange que l'inférence du moment présente ? Les sensations corporelles ne seraient donc alors que fabriquées au moment de la création de l'information de l'instant.  Même les fonctions basiques deviennent sujettes à caution comme la faim le besoin de confort de contact humain charnel basé  sur  la  nécessité  de sentir la chaleur corporelle d'un autre,  quel qu'il soit, afin de ne pas sombrer fans l'éloignement solitaire. Il est en  effet  reconnu  que  les  bébés,  les  personnes fragiles,  âgées,  ainsi que les malades, meurent assez rapidement, si elles n'ont plus aucun contact corporel autre  que  ceux  nécessités  par  les  soins.  Ceux  qui arrivent à s'en passer doivent être très forts  pour  ne pas sombrer.

 

Notre  corps  d'animal  n'en  est  plus  un  depuis  que l'homme primitif  est  sorti  de  lui-même,  et  ceci  par abstraction en apercevant son image dans une mare. Cependant il va continuer à s'imaginer  un  besoin  de rut alors que  cela  ne  soit  qu'un  besoin  de  contact. Surpris par les  réactions  basiques  sexuelles  de  ses parties génitales, il imagine qu'il doit copuler, et aussi procréer comme les bêtes mais pourtant sa créativité est capable de lui  faire  inventer  l'infini  avec  l'autre, les autres et lui-même grâce à son insatiable curiosité

 

Malheureusement,  le formatage de son éducation ne lui montre pas  que  la  domination  des  bêtes,  subie ou imposée et il ne se limite pas  à  ces  violences  qui même   consenties,   sont  conditionnées  Ã   une  idée unique dualiste. Or la découverte de soi, de son corps de ses possibilités sont infinies. Elles peuvent alors se développer dans l'ouverture,  et aussi le respect de sa propre volonté de liberté avec le respect  de  celle  de l'autre. La jeune fille, renseignée sur la sexualité dans tous les domaines qu'elle  accepte  de découvrir, peut à chaque mouvement dire "non".

 

Ce principe devrait être  appliqué  dans  tous  les  cas. On appelle cette pratique : "Sexualité puérile". Si je te touche le poignet avec mon index droit, quelle  est  la sensation que tu ressens ?  De là on en arrive comme si c'était un jeu  d'enfant,  Ã   répondre  avec  adresse,  délicaresse et respect,  Ã  toutes les interrogations  les plus osées qui, grâce à cette écoute,  deviennent  très doucement puériles et pures.

 

Et alors, ce n'est plus dorénavant la sexualité  qui  est une convention,  mais toute action/réaction cérébrale et corporelle. Comment faire le tri  pour  comprendre pourquoi et comment nous réagissons ? "Ceci est une autre histoire" et fait ainsi partie, avec la définition de l'amour,   de  l'étude  des  nouvelles  philosophies  du vingt et unième siècle.

 

Il faudrait ainsi dès le départ,  faire la différence entre la biologie et le psychologique, entre  la  fonction  des appareils génitaux et la façon dont on  les  considère. Celle-ci peut varier  d'un  individu  Ã   l'autre  et  même d'un instant à l'autre pour un même individu.

 

Il faudrait ensuite  comparer  la  sexualité  animale  et celle de l'homme évolué.  Et enfin évaluer  les  visions des formes et les définitions  que  prend  la  sexualité chez les différentes ethnies, familles, religions, sectes, etc.  On est déjà tenté  de  répondre  affirmativement dès le départ, à la question posée.

 

                                                              

 

 

Allons beaucoup plus loin. Le rut de l'animal vise  Ã   la reproduction  de  l'espèce. La  bête  ne  recherche  en premier lieu, ni le plaisir, ni le but. Il agît  d'une  façon instinctive.  La pulsion n'est pas là  pour  le  faire,  soit réfléchir, soit s'analyser. Par contre, l'être humain qui aime se regarder agir, voit bien que  son corps  a  des désirs qu'il va qualifier de primordiaux, ou  même  de besoins vitaux, comme la faim.

 

Mais à l'inverse de la classe animale,  il est capable de travestir ces besoins, dits vitaux pour sa bonne santé, au cas de risquer sa vie en jeûnant, les faisant  passer après les visions  dites  supérieures,  comme  l'amour du divin, la passion pour  l'être  aimée  qui  va  rendre chaste l'amoureux, dès  que  l'heureuse  Ã©lue  de  son coeur s'absente. Voilà la distance qui nous différencie des bêtes. L'intention est prétexte à convention.

 

Mais il y a pire. L'éducation  nous  forme,  comme  les éducateurs-dirigeants le désirent  dans  la  réalisation de leur intérêt de domination. On va donc apprendre aux  enfants  Ã   se  préparer  au  mariage,  en  vue  de fonder une famille devant les autorités civiles. Toutes les  conventions  sont  installées  pour  permettre   au piège de se refermer. Séduction  pour  la  fille.  Virilité pour le garçon.

 

Et il y  a  encore  pire.  C'est  cette  création  purement abstraite,  cette invention suprême appelée  "amour", n'est que pure vue de l'esprit. Que veulent  bien  dire, en effet, ces transports qui transforment par coup de foudre, l'individu le plus blasé, le  plus  Ã©loigné  de  ce genre de farce,  en  amoureux  tremblant ?  Pourquoi pas ? C'est beau. Mais alors pourquoi quelques mois, ou quelques années plus tard avec ces éloignements et ces déchirements. Etions-nous partis sur un leurre

et sur une convention de  départ  posant  le  principe 

que cette folie ait été décrite avec passion ?

 

On reconnaît  qu'être  amoureux  est  un  Ã©tat  qui  ne dure pas ou bien qui peut se  tranformer en affection indéfectible au bout de plusieurs années. Mais  on  se cache derrière  une  non-explication  du  phénomène. Car,  si l'amour possession/ domination  peut  bien se tranformer   en  amour  généreux,  quand,  pourquoi, avec qui,  comment ?  Tomber amoureux peut rendre possessif,  totalitaire,  cruel,  Ã©goïste,   alors  qu'aimer rend généreux, dans le premier cas on veut posséder et  dans  le   deuxième  cas  on  veut  donner. Le  mot "AMOUR" couvre deux sens opposés. 

 

Selon les conventions, on  peut  devenir  martyr  pour un amour divin, ou  Roméo  et  Juliette  avec  ou  sans rapport  sexuel.  L'être   humain   peut   par  exemple  décider d'être homosexuel de façon social,  ou  de  se faire opérer  pour  devenir  transsexuel  et  ainsi  faire admettre  que  son  nouvel  état  soit  reconnu  sur  le plan  légal.  Pas  l'animal  qui,  lors   de   rapports,  qui peuvent Ãªtre homosexuels,  ce qui est plus  ou  moins rares,  ne  se  pose  aucune  question  existentielle  et même s'il peut en avoir les activités,  ne  se  prononce pas pour s'accoupler.

 

On convient donc que ce besoin  de  rut  basique  qui est réclamé par le corps, sans que l'esprit ait son mot à dire, devienne une  alchimie  farfelue  selon  que  le cerveau décide  de  l'inventer  réelle,  ou  de  la  croire vraie, et venue d'ailleurs jusqu'à ce qu'une autre folie, lassitude ou chatouillement écoeuré,  vienne  lui  dire de se taire pour un moment  qui  peut  Ãªtre  variable   selon  les  circonstances  affolantes   de   la    surprise inattendue.  L'être, prisonnier de son amour-passion, ne connaît plus  la  liberté.  Quand serons-nous libres enfin ?

 

 

En conclusion : Toute la  sexualité  repose  donc  bien sur  des  conventions,   et  pour  en  sortir,  une  seule supplique :  "Mon Dieu,  accordez-moi de n'être rien." C'est le seul moyen de rester libre. 

 

 

 

                                                               Emilie Serre

 

 

 

   

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